Secrétariat à la jeunesse - Gouvernement du Québec

Première partie – découvrir ses passions et passer à l'action

La consultation Destination 2030 a permis de mieux connaître les jeunes Québécois, leurs projets, leurs rêves et les défis auxquels ils sont confrontés.

Ces projets et ces défis évoluent au cours de chacune des étapes que les jeunes doivent franchir pour s’éduquer et se former avant d’entrer dans la vie active. Le Livre blanc sur la Politique jeunesse rend compte de ces projets et de ces défis ainsi que des initiatives que le gouvernement engage afin d’aider les jeunes dans leur parcours.

Les projets des jeunes, en quatre temps

Le Livre blanc Une génération aux multiples aspirations aborde les projets des jeunes et le soutien que le gouvernement compte y apporter, en analysant ces projets en quatre temps :

  • Au préalable, les jeunes Québécois veulent former une génération en santé, adoptant le plus tôt possible de saines habitudes de vie. Pour les jeunes eux-mêmes, cela signifie qu’il faut effectuer les bons choix alimentaires, intégrer l’activité physique dans leur mode de vie et répondre à des problèmes particuliers, tels que celui de l’intimidation.
  • Avec l’appui du gouvernement, les jeunes souhaitent bâtir à l’école un milieu de vie stimulant, intégrant les activités parascolaires et leur permettant d’y vivre leurs passions et leurs rêves. Les jeunes sont convaincus qu’une école stimulante pourra les mobiliser et représentera un atout stratégique dans la lutte contre le décrochage.
  • Les jeunes veulent faire les meilleurs choix scolaires et professionnels. Ils ont besoin d’aide pour gérer leurs périodes de transition et choisir la voie qui les passionnera, lors des études comme dans leur future vie active. Un effort particulier doit viser les jeunes Québécois qui ne sont ni à l’école ni sur le marché du travail. L’effort doit également porter sur l’ensemble des jeunes Québécois vulnérables. On doit aider les jeunes à découvrir leurs aspirations professionnelles ou scolaires.
  • Les jeunes entendent s’épanouir dans la vie active. Ils veulent exercer un métier stimulant, le concilier avec la famille qu’ils souhaitent fonder et bâtir leur vie dans la région ou le milieu auquel ils sont profondément attachés. Ils attendent du gouvernement des soutiens à cette fin.

Le Secrétariat à la jeunesse

Le Secrétariat à la jeunesse a été créé en 1983.

Le mandat

Placé sous l’autorité du premier ministre et intégré au ministère du Conseil exécutif, le Secrétariat à la jeunesse s’est vu confier le mandat :

  • de conseiller le gouvernement en matière de jeunesse;
  • de coordonner et de suivre l’action gouvernementale en matière de jeunesse;
  • d’administrer le plan d’action dont il finance lui-même une partie des mesures;
  • d’accompagner les partenaires de la jeunesse dans la réalisation de mandats ou de projets visant à développer de nouvelles façons de faire ou d’intervenir.

Le budget

Pour soutenir les mesures du plan d’action dont il assure directement le financement, le Secrétariat à la jeunesse dispose d’un budget annuel de transfert de 50,5 millions de dollars.
Pour l’année 2012-2013, ce budget est réparti selon les enveloppes suivantes :

  • défi de l’éducation et de l’emploi (15,3 millions de dollars);
  • défi de l’entrepreneuriat (10,2 millions de dollars);
  • défi de la santé (3 millions de dollars);
  • défi des régions (20,5 millions de dollars);
  • défi de l’environnement (0,9 million de dollars);
  • défi de la diversité, projets spécifiques et autres (0,6 million de dollars).

Le financement accordé par le Secrétariat

À partir de ce budget, le Secrétariat à la jeunesse finance :

  • des organismes offrant des services aux jeunes;
  • des ministères attribuant, à leur tour, le financement dans leurs réseaux ou à des organismes, pour financer des services;
  • des organisations finançant des projets locaux ou régionaux;
  • des organismes administrant les ressources afin de concerter des organismes de jeunes;
  • des organismes auxquels sont confiées des activités particulières, telles que la formation, la reconnaissance et les événements publics.

Les mesures financées par le Secrétariat à la jeunesse comprennent un ou des moyens d’intervention agissant sur la motivation, sur le développement des capacités, sur l’amélioration des compétences, sur la concertation, sur le développement des connaissances et sur la sensibilisation des jeunes.  

1. Une génération en santé

Lors de la tournée Destination 2030, les jeunes ont souligné l’importance qu’ils accordaient à leur santé, physique comme mentale. Les jeunes sont bien conscients du fait que la santé est un élément essentiel du bien-être, tout au long de la vie. Une bonne santé facilite la réalisation des projets, qu’il s’agisse de projets familiaux, de projets économiques ou de projets liés à l’accomplissement de soi.

Les données de l’Institut de la statistique du Québec

Les données de l’Institut de la statistique du Québec sont encourageantes. Elles indiquent une diminution du taux de mortalité des jeunes Québécois ainsi qu’une baisse du taux de sédentarité et du nombre de jeunes fumeurs.

Plusieurs réalités interpellent cependant l’ensemble de la société. On observe en effet que les jeunes souffrent davantage de surpoids qu’au début des années 2000.

Des inégalités

L’environnement socioculturel et économique du milieu de vie des jeunes exerce une grande influence sur leur santé et sur leur bien-être. Les inégalités sociales vont de pair avec les inégalités de santé et elles s’installent souvent dès la petite enfance.

Cela est particulièrement observable chez les jeunes Autochtones, plus susceptibles que l’ensemble des jeunes Québécois de cumuler des problèmes de santé et des comportements à risque.

Ces disparités signifient que les actions de prévention doivent être adaptées au milieu de vie des jeunes.

Les pistes d’action

Deux pistes d’action ont été retenues par le gouvernement :

  • Il faut mobiliser de nouveaux moyens afin de faire en sorte que les jeunes acquièrent de saines habitudes de vie dès l’adolescence, ce qui passe notamment par une saine alimentation et la promotion du sport et du loisir.
  • Il faut également porter une attention particulière à ce fléau grandissant que sont l’intimidation et la cyberintimidation, ainsi qu’aux jeunes à risque.

1.1 La promotion des saines habitudes de vie, du sport et du loisir

Adopter une alimentation saine

Les saines habitudes de vie commencent par l’adoption d’une alimentation saine. Le gouvernement veut aider les jeunes dans leur souhait d’adopter une alimentation saine.

Lors de la consultation, les jeunes ont clairement exprimé leur malaise devant les messages privilégiés à l’échelle mondiale. La publicité et la logique de la société de consommation construisent une image corporelle idéalisée, qu’il est impossible de reproduire.

En matière de santé, cette même publicité encourage des comportements parfaitement contradictoires avec l’image corporelle proposée comme idéal, tels que les activités sédentaires et la consommation d’aliments peu nutritifs. Cette situation rejaillit sur le plan psychologique. Les jeunes souffrent de l’écart existant entre l’image corporelle idéale et leur perception de leur propre corps.

Lors d’une activité dans la région de Laval, un jeune a témoigné de son impuissance devant les publicités de l’industrie de l’alimentation rapide : « Comment pouvons-nous nous protéger de ces messages toujours présents dans notre quotidien? »

Les jeunes sont d’accord pour être sensibilisés à la qualité nutritionnelle des aliments. Ils soulignent cependant qu’il faut également informer et éduquer les parents : ce sont eux qui remplissent le panier d’épicerie!

Plusieurs participants à la consultation suggèrent de diminuer le coût des aliments santé et de promouvoir des coopératives en milieu scolaire ayant le mandat d’assurer une offre saine de services alimentaires.

Bien des jeunes ont peu d’occasions d’acquérir des connaissances sur les aliments ainsi que des compétences reliées aux achats de biens alimentaires et à leur préparation. Selon certaines études, des interventions visant l’amélioration des compétences culinaires pourraient constituer un premier pas vers l’adoption de meilleures habitudes alimentaires.

Faire une large place à l’activité physique

Les saines habitudes de vie font une très large place à l’activité physique.

Lors de la tournée régionale Destination 2030, les jeunes ont souligné l’importance d’adopter un mode de vie actif, et cela, dès le plus jeune âge.

Les jeunes ont également insisté sur le fait que l’activité physique n’a pas que des effets sur la santé. Elle a des impacts positifs sur la persévérance scolaire, facilite la socialisation et contribue à l’intégration des personnes immigrantes.

Des conditions

Plusieurs conditions doivent être réunies pour que les jeunes intègrent l’activité physique dans leur mode de vie.

  • Les jeunes doivent être sensibilisés aux avantages de l’exercice physique.
  • Il faut également disposer d’infrastructures adaptées. Les jeunes ont ainsi mentionné le développement de réseaux de pistes cyclables ainsi qu’une accessibilité accrue aux infrastructures sportives scolaires et municipales.
  • Lors de la tournée de consultation Destination 2030, plusieurs jeunes ont suggéré l’augmentation des heures d’école consacrées aux activités physiques.

Le projet Croqu’Plaisir : de saines habitudes de vie dès la petite enfance

Le projet Croqu’Plaisir, un projet montérégien en saines habitudes de vie, vise à favoriser la création d’environnements alimentaires sains autour des enfants d’âge préscolaire fréquentant un service de garde, en augmentant, notamment, la part d’aliments sains et locaux dans les menus1.

Le Regroupement des centres de la petite enfance de la Montérégie, Équiterre et les trois conférences régionales des élus de la Montérégie (Montérégie Est, agglomération de Longueuil et Vallée-du-Haut-Saint-Laurent) se sont associés afin de mener le projet Croqu’Plaisir, qui s’organise autour de deux volets.

Le projet offre un accompagnement personnalisé et gratuit de deux ans pour quinze à vingt centres de la petite enfance par année, afin d’augmenter la proportion de fruits et de légumes provenant de producteurs de la Montérégie dans les menus. Il offre aussi une panoplie d’outils éducatifs mis à la disposition des milieux de garde pour sensibiliser les parents, les enfants et le personnel à l’importance d’une alimentation saine et locale.

1 http://www.equiterre.org/fiche/croquplaisir-volet-approvisionnement-local

Les initiatives gouvernementales

Dans le cadre de la future Politique jeunesse, le gouvernement entend intervenir afin de promouvoir une saine alimentation et d’encourager et faciliter la pratique du plein air, du sport et du loisir. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes initiatives mises en place dans les ministères concernés et au Secrétariat à la jeunesse.

Le soutien au développement d’interventions éducatives communautaires pour une saine alimentation

Le 30 octobre 2013, lors du dévoilement du document d'orientations et d'initiatives La solidarité : une richesse pour le Québec, le gouvernement a annoncé son soutien au déploiement d’interventions éducatives communautaires pour une saine alimentation.

Des organismes seront appuyés pour offrir différents modèles d’éducation pour une saine alimentation aux familles des milieux défavorisés, ce qui représente un investissement de 8 millions de dollars, d’ici 2017.

La saine alimentation est un enjeu crucial pour tous les citoyens, et en particulier pour les enfants. Ce défi est très difficile à relever pour les familles ne disposant que de ressources limitées. Le but est d’aider un plus grand nombre de familles à faible revenu à préparer des collations ou des repas sains et nutritifs à coût raisonnable.

La Direction de la santé publique, de concert avec les organismes du milieu, apportera un soutien professionnel à la réalisation d’activités d’éducation et de promotion de la saine alimentation.

La Politique nationale du sport et du loisir

Lors du discours inaugural, la première ministre annonçait le renouvellement de la Politique nationale du sport et du loisir. En annonçant ce renouvellement, la première ministre du Québec a lancé un audacieux défi à la population québécoise : qu’elle soit, dans dix ans, parmi les nations les plus en forme au monde.

Le défi à relever est double : hausser le niveau d’activité physique et, en même temps, améliorer la condition physique de la population.

Une tournée du Québec, à l’automne 2013, a permis de recueillir les commentaires sur le livre vert Le goût et le plaisir de bouger : vers une politique nationale du sport, du loisir et de l’activité physique.

L’avant-projet de Politique nationale de prévention en santé

Le gouvernement s'est engagé à doter le Québec d'une Politique nationale de prévention en santé.

Le gouvernement déposera prochainement l’avant-projet de Politique nationale de prévention en santé. Celui-ci visera globalement à améliorer l'état de santé et la qualité de vie de la population du Québec, incluant les jeunes, par la réalisation d'un ensemble de mesures préventives, ciblées et efficaces, touchant les capacités des personnes, les conditions de vie, les milieux de vie et l'action du système de santé et de services sociaux.

Certaines mesures concerneront de façon particulière les jeunes.

La modernisation des infrastructures communautaires de sport et de loisir

Lors du dévoilement de la Politique économique Priorité Emploi, le 7 octobre 2013, le gouvernement annonçait sa volonté d’accélérer les investissements dans les infrastructures en ciblant les besoins pressants exprimés par les écoles et les milieux communautaires.

Les demandes concernant la construction d’infrastructures communautaires de sport et de loisir ou leur rénovation sont nombreuses et elles proviennent de toutes les régions du Québec.

Au total, le gouvernement devance 80 millions de dollars d’investissements dans les infrastructures de sport et de loisir, qui déclencheront à très court terme des investissements de 130 millions de dollars.

1.2 La lutte contre l’intimidation et la cyberintimidation et la protection des jeunes à risque

Viser une génération en santé signifie que l’on ne doit pas se limiter à la santé physique. De nombreux jeunes sont vulnérables, et le gouvernement doit leur apporter l’aide nécessaire.

Des programmes et des mesures sont déjà en place pour soutenir les jeunes à risque. Les données reflétant la diminution du nombre de suicides chez les jeunes illustrent l’efficacité de ces mesures.

Un nouveau défi apparaît parmi les jeunes Québécois, comme dans les principaux pays développés : celui de l’intimidation amplifiée par l’utilisation, à cette fin, des nouvelles technologies de l’information et des communications. L’intimidation et la cyberintimidation s’ajoutent ainsi à d’autres causes de détresse psychologique chez les jeunes.

L’intimidation et la cyberintimidation

L’intimidation est bien présente à l’école, comme l’ont confirmé plusieurs jeunes participant à la tournée régionale Destination 2030. Il semblerait que les médias sociaux contribuent à amplifier ce phénomène. Les stéréotypes sexuels, c’est-à-dire des opinions simplifiées et figées pour décrire les filles et les garçons, contribuent à perpétuer la division des rôles sociaux selon les sexes.

Les stéréotypes font abstraction des caractéristiques particulières des individus et de la diversité de leurs manières d’être. Leurs effets se font sentir dans plusieurs aspects de la vie des jeunes, notamment en ce qui concerne les relations amoureuses, l’estime de soi, le choix des loisirs, la réussite scolaire et le choix du domaine d’études.

Selon les observations de l’Institut de la statistique du Québec, en 2010-2011, 36 % des élèves au secondaire ont été victimes de violence à l’école ou sur le chemin de l’école. Les garçons ont été plus touchés que les filles. Selon la même enquête, 42 % des garçons ont été victimes de violence, comparativement à 29 % des filles.

La récente Enquête sur la santé des élèves au secondaire de l’Institut de la statistique du Québec révèle qu’en 2010-2011, 5,4 % des jeunes ont été la cible de cyberintimidation. Dans ce cas, les filles ont été plus touchées que les garçons. D’après l’enquête, 7 % des filles ont souffert de cyberintimidation, comparativement à 4 % des garçons.

La détresse psychologique

Les jeunes appartenant au groupe des 12 à 17 ans doivent assumer plusieurs changements qui sont souvent source de stress. De nombreux témoignages confirment le niveau d’anxiété vécu par beaucoup de jeunes. Les jeunes sont soumis à d’intenses pressions sociales concernant leur apparence physique, qui minent leur santé physique et psychologique. La société privilégie l’individualisme, la compétitivité, le matérialisme et une image de soi exacerbée. Ce système de valeurs explique le mal de vivre d’un grand nombre de jeunes.

Lors de la consultation Destination 2030, les jeunes fréquentant l’école ont insisté sur l’importance de parler, de communiquer, d’exprimer les émotions, de démystifier les tabous et de mieux comprendre les souffrances parfois inévitables de la vie.

Trop souvent, les jeunes issus de milieux à risque ou de groupes autochtones sont victimes d’exclusion à l’école. Il faut prévoir des interventions directes auprès de ces jeunes.

Les initiatives gouvernementales

Dans le cadre de la future Politique jeunesse, le gouvernement interviendra afin de lutter contre l’intimidation et la cyberintimidation et, plus globalement, afin de venir en aide aux jeunes psychologiquement fragiles. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

De nouvelles initiatives pour lutter contre l’intimidation et la violence à l’école

En raison des nouvelles dispositions de la Loi visant à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école, les commissions scolaires doivent s’assurer que tous leurs établissements d’enseignement se conforment aux exigences de celle-ci.

Elles doivent établir un plan de lutte, des règles de conduite et désigner une personne chargée de coordonner les travaux de l’équipe de travail et les ententes avec les partenaires.

La Semaine contre l’intimidation et la violence

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport tient, chaque année, la Semaine contre l’intimidation et la violence. Une thématique et des activités sont alors proposées au milieu scolaire. En 2014, les élèves du secondaire seront sensibilisés à l’intimidation et à l’homophobie dans les écoles et dans le cyberespace.

La Semaine contre l’intimidation et la violence poursuit les objectifs suivants :

  • susciter la participation des élèves à la prévention de l’homophobie dans l’école et le cyberespace;
  • favoriser la réflexion et l’engagement des élèves du secondaire à se donner une ligne de conduite positive sur le Web et les réseaux sociaux (nétiquette);
  • produire du matériel à l’intention des écoles, afin qu’elles puissent engager les élèves dans la création de projets de prévention de l’homophobie;
  • faire connaître les outils développés par des partenaires dans ce domaine.
La promotion des rapports égalitaires entre les filles et les garçons

Le Secrétariat à la condition féminine mettra à la disposition du milieu scolaire et des parents un portail d’information et de ressources sur les stéréotypes sexuels.

Le but est de sensibiliser les jeunes et leurs parents aux conséquences des stéréotypes sexuels, en raison de leurs effets réducteurs sur le développement individuel et social des personnes, ainsi que de la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes.

Des forums régionaux sur l’hypersexualisation des filles

Le phénomène de l’hypersexualisation des filles a des conséquences sur la santé psychologique, physique et sexuelle des jeunes filles et des adolescentes.

Afin d’approfondir la réflexion déjà engagée sur ce phénomène, le gouvernement a annoncé la tenue de forums régionaux menés par l’adjointe parlementaire de la ministre responsable de la Condition féminine, Mme Suzanne Proulx. Le premier de ces forums se tenait à Laval, le 30 janvier 2014.

L’analyse différenciée selon les sexes

De 1997 à 2004, le gouvernement du Québec, conformément à ses engagements internationaux, a mis en place des projets pilotes dans le but d'instaurer l'analyse différenciée selon les sexes dans les pratiques gouvernementales. Cette approche consiste à s’assurer que l’impact des lois, des politiques, des programmes et des services publics favorise l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le gouvernement du Québec a plus récemment tenu de nombreuses initiatives de sensibilisation, de formation et d’accompagnement à l’analyse différenciée selon les sexes, notamment en mettant à la disposition de ses partenaires des outils de formation virtuels gratuits. Un premier plan d’action en matière d’analyse différenciée selon les sexes, lancé en 2011, contient 35 mesures relevant de 18 ministères et organismes gouvernementaux.

L’exemple du ministère des Finances et de l’Économie du Québec

Récemment, le ministère des Finances et de l’Économie du Québec a réalisé une analyse différenciée selon les sexes, sur la question de la contribution santé. Cette analyse a permis de constater qu’en 2012, plus de la moitié des contribuables déclarant des revenus de moins de 25 000 $ étaient des femmes.

Dans ce contexte, le gouvernement a instauré une nouvelle modulation de la contribution selon la tranche de revenus des contribuables. La nouvelle modulation redresse donc une iniquité de traitement, notamment par rapport à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Prendre soin de sa santé, le plus tôt possible

Comme les jeunes le souhaitent, la future Politique jeunesse accordera une place importante à leur santé.

  • Il faut aider les jeunes à adopter le plus tôt possible les saines habitudes dont ils bénéficieront tout au long de leur vie.
  • Il faut également apporter des réponses efficaces au fléau de l’intimidation ainsi qu’aux besoins des jeunes à risque.

La santé constitue une condition préalable à la réalisation des rêves et des passions qu’une vie peut porter, et les jeunes en sont bien conscients.

2. Bâtir à l’école un milieu de vie stimulant

Au sortir de l’enfance, la première étape du parcours de vie des jeunes est celle de l’école secondaire. Les jeunes soulignent l’importance de l’école et la priorité que l’on doit accorder à l’éducation.

  • Le gouvernement est convaincu qu’il faut miser sur le fort sentiment d’appartenance des jeunes à l’école et les soutenir dans leur souhait d’ouvrir davantage l’école à leurs rêves et à leurs passions.
  • Une école plus stimulante constituera un atout pour contrer le décrochage scolaire et le fer de lance d’une bataille que le gouvernement a bien l’intention de poursuivre. 

2.1 Ouvrir davantage l’école aux rêves des jeunes et à leurs passions

Les attentes des jeunes

Les jeunes souhaitent que l’école soit d’abord un lieu d’apprentissage les préparant à un projet de vie concret débouchant sur un emploi.

Comme la consultation Destination 2030 l’a démontré, leurs attentes sont en fait beaucoup plus larges. Les jeunes s’attendent à ce que l’école réponde à leurs valeurs et à leurs ambitions.

L’école, au centre de la vie des jeunes

Le projet mené à l’école doit aboutir à l’obtention d’un diplôme, mais il va plus loin.

Lors de la consultation Destination 2030, plusieurs jeunes ont souligné que l’école leur apprenait à vivre ensemble. Le développement des aptitudes sociales et relationnelles est indissociable de l’acquisition de connaissances utiles pour l’individu et la société.

Comme la consultation Destination 2030 a permis de le mettre en lumière avec force, l’école est au centre de la vie des jeunes. Elle est au cœur de la vie sociale, sportive, communautaire et des loisirs des jeunes. Elle peut également jouer un rôle dans l’apprentissage des jeunes à la vie économique.

L’école, en tant que milieu de vie, est également le point de départ des jeunes pour s’ouvrir sur la société québécoise et sur le monde. C’est elle qui fournit aux jeunes l’information et les outils nécessaires afin d’appréhender les réalités québécoise et mondiale.

Le rôle confié à l’école est ainsi très important, et les attentes des jeunes qui en résultent, considérables.

« Aiguiser le sens critique des gens. Leur permettre de comprendre la méthode scientifique. De savoir toujours douter, même de ses propres opinions, de celles des autres et de celles émises par des groupes d’intérêts. Un peuple instruit est un peuple qui se manipule difficilement. »  (Joey, 21 août 2013. Site Destination 2030).

« Les jeunes sont habitués d’utiliser les technologies de l’information dans leur quotidien, de même que les plateformes collaboratives. Cela les incite à davantage découvrir dans une dynamique d’interaction avec leurs pairs. En contrepartie, l’école d’aujourd’hui est encore formalisée et trop peu souvent individualisée. »  (Academos Cybermentorat. Avis dans le cadre du renouvellement de la Politique jeunesse du gouvernement du Québec, p. 16. Document déposé sur le site Destination 2030).

« Offrir une diversité de cours obligatoires en lien avec l’art et la culture québécoise. Par exemple, transformer le cours d’arts plastiques en cours d’art culturel (chanson, histoire, dessin, sculpture, etc.). »  (Carrefour jeunesse-emploi Richmond, 15 juillet 2013. Site Destination 2030).

L’importance des activités parascolaires

Concrètement, cet attachement à l’école comme milieu de vie se traduit par la grande importance accordée aux activités parascolaires.

  • Les activités parascolaires devraient être plus nombreuses, plus diversifiées et financièrement accessibles à tout le monde.
  • Les activités parascolaires permettent de développer la connaissance de soi.
  • Elles suscitent des passions, concrétisent des apprentissages et renforcent le sentiment d’appartenance à l’école.

« Les activités parascolaires, c’est parfois le petit quelque chose qui fait qu’on a envie de continuer et de persévérer dans nos études. »  (Renée, sur le site Destination 2030).

Les initiatives gouvernementales

Dans le cadre de la future Politique jeunesse, le gouvernement souhaite miser sur le sentiment d’appartenance des jeunes à l’école. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

Le programme Réno-Écoles

Le premier geste à poser est de s’assurer que l’école offre aux jeunes des infrastructures modernes et en bon état. Il existe des besoins importants quant à la rénovation des écoles.

Le programme Réno-Écoles, mis en place dans le cadre la Politique économique Priorité emploi, poursuit justement ce but. Dans plusieurs régions, il est urgent de procéder à des investissements afin d’améliorer la salubrité des établissements, ou même, dans certains cas, de démolir des établissements et de les reconstruire.

Pour répondre à ces besoins, le gouvernement annonçait, le 7 octobre dernier, lors du dévoilement de la Politique économique Priorité Emploi, la mise en place immédiate d’un plan de rénovation des écoles : Réno-Écoles.

Le Plan québécois des infrastructures prévoit des investissements annuels de plus de 800 millions de dollars dans les écoles pour les exercices 2014-2015, 2015-2016 et 2016-2017. Le gouvernement devance des investissements de 430,4 millions de dollars pour mettre en œuvre le plan de rénovation des écoles Réno-Écoles.

Le soutien aux infrastructures scientifiques en milieu scolaire

Un soutien aux infrastructures scientifiques en milieu scolaire est maintenant offert dans le cadre de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation.

La qualité des équipements est souvent déterminante dans la poursuite et l’apprentissage du travail scientifique. Dans le cadre de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation, le gouvernement favorisera la mise à niveau des infrastructures d’enseignement, particulièrement en ce qui concerne les laboratoires où sont réalisées les formations.

Des ressources de 25 millions de dollars sont ajoutées aux budgets actuels et seront investies dans les infrastructures scientifiques en milieu scolaire. Ces sommes seront investies d’abord dans de nouveaux laboratoires des écoles publiques situées en milieu défavorisé, en fonction d’un indice développé par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Cette mise à niveau favorisera la collaboration entre les commissions scolaires et les établissements collégiaux publics et privés, de façon à faire profiter les classes de sciences plus avancées d’équipements technologiques accessibles dans le réseau collégial.

Le Parlement au secondaire

Le gouvernement souhaite s’inspirer de l’expérience de la Cité-école Louis-Saint-Laurent, à East-Angus, pour proposer dans d’autres écoles un programme analogue visant la prise de responsabilité et l’engagement des élèves.

Le Secrétariat à la jeunesse appuiera la mise en place de parlements étudiants au sein des écoles secondaires. Le gouvernement favorisera des transferts de connaissances, afin que les écoles souhaitant aller de l’avant se sentent soutenues.

Ces parlements permettraient l’établissement d’échanges plus ouverts entre la communauté des élèves, leurs représentants et l’administration des écoles. Ils contribueraient directement à valoriser l’implication des jeunes dans leur milieu, tout en rendant la vie à l’école plus stimulante. Les élus étudiants seraient sensibilisés aux mesures et services offerts par le Secrétariat à la jeunesse, ce qui permettrait de mieux répondre aux besoins des jeunes.

Dans le cadre des parlements au secondaire, on analysera les initiatives les plus appropriées afin de rapprocher les projets scolaires et parascolaires de l’école.


Le Parlement au secondaire : la Cité-école Louis-Saint-Laurent à East-Angus, en Estrie

L’école Louis-Saint-Laurent est construite sous le modèle d’une cité-école(1). Elle offre à ses élèves le programme Parlement au secondaire, intégré dans le fonctionnement même de l’école.

Les objectifs de la Cité-école Louis-Saint-Laurent sont de promouvoir la participation citoyenne de tous les élèves, autant à l’école que dans leur communauté, de les soutenir dans leur implication sociale et politique et de leur enseigner la citoyenneté, les droits de la personne et les règles communes privilégiées dans le milieu rural où ils évoluent.

Ce projet éducatif favorise la prise de responsabilités et l’engagement de l’élève dans sa cité-école (lieu d’adoption, d’éducation et de pratique de la citoyenneté) ainsi que dans sa municipalité (lieu biologique le plus important pour son propre vécu).

Par l’éducation formelle ou non formelle, la promotion de la citoyenneté à la Cité-école Louis-Saint-Laurent aide les élèves à se préoccuper de la recherche de solutions aux problèmes de la MRC du Haut-Saint-François, à se forger une identité commune et à participer aux choix et à la réalisation de projets collectifs de l’école ou de leur communauté.

Des impacts éducatifs et multisectoriels

Le programme a de nombreux impacts éducatifs et multisectoriels, tels que la relève du bénévolat, la formation et l’expérimentation du pouvoir décisionnel auprès des jeunes, le développement de la fierté, l’enracinement et le sentiment d’appartenance à la municipalité et à la MRC du Haut-Saint-François.
Cette nouvelle approche crée un continuum d’interventions à partir de l’école secondaire, associant les municipalités, les écoles primaires, les organismes communautaires, les entreprises et les commerces du Haut-Saint-François.

(1) http://louisstlaurent.cshc.qc.ca/ http://www.parlementsauprimaire.com/ 

La médiation culturelle dans les communautés

Une passerelle entre les citoyens et la culture

La médiation culturelle permet de construire des passerelles entre les citoyens et la culture.

Les projets de médiation culturelle se réalisent dans de nombreuses disciplines artistiques. Ils créent des possibilités de rencontres et d’échanges favorisant l'appropriation de la culture par des jeunes souvent éloignés de l'offre culturelle et artistique professionnelle traditionnelle, qu’il s’agisse de jeunes issus des communautés culturelles ou de milieux défavorisés.

Le soutien du ministère de la Culture et des Communications

Le ministère de la Culture et des Communications peut agir directement auprès des jeunes, par l’intermédiaire des ententes de développement culturel qu’il conclut avec les municipalités et les MRC. Il souhaite en faire une priorité d’action pour les prochaines années.

Des exemples concrets

Des projets novateurs sont ainsi engagés dans le cadre de l’entente avec la Ville de Montréal :

  • Un organisme culturel (Danse Carpe Diem, dont le chorégraphe est d'origine haïtienne) crée une nouvelle chorégraphie avec des jeunes d'un quartier défavorisé.
  • Un artiste s’allie à une école multiculturelle pour amener les jeunes à créer des œuvres. Celles-ci sont rassemblées dans une exposition à la Maison de la culture, à laquelle les parents, en majorité allophones, sont invités.
  • Le Centre de création pédagogique Turbine organise des résidences d’artistes en art actuel dans des écoles secondaires, où les jeunes apprennent notamment à apprivoiser la captation sonore, le montage sonore et la vidéo.
  • À Montréal-Nord, la maison des jeunes L’Ouverture a collaboré avec l’arrondissement pour offrir à sa clientèle de 12 à 17 ans l’activité Cinéma à la carte.

2.2 Poursuivre la lutte contre le décrochage scolaire

Les mesures visant à rendre l’école plus stimulante et à la transformer en milieu de vie intégrant les passions et les rêves des élèves constituent la meilleure façon de mobiliser les jeunes et représentent ainsi un atout stratégique dans la lutte contre le décrochage scolaire.

Cette lutte doit également viser les difficultés particulières auxquelles certains jeunes sont confrontés, l’important étant de ne laisser aucun jeune de côté.

Les jeunes et le décrochage scolaire

On l’a déjà souligné précédemment : les données les plus récentes concernant le décrochage scolaire sont encourageantes. Le taux officiel de sorties sans diplôme ni qualification parmi l’ensemble des sortants du secondaire en formation générale des jeunes a beaucoup diminué, passant de 21,9 % en 1999-2000, à 16,2 % en 2011-2012. Cela témoigne des progrès réalisés pour amener les jeunes à terminer les études qu’ils ont commencées.

Toutefois, il faut continuer d’agir. Une disparité persiste entre les filles et les garçons.

En matière de décrochage scolaire, la situation des jeunes Autochtones est également préoccupante. Près de 35 % des jeunes Autochtones n’ont pas obtenu de diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, au moment où ils mettent fin à leurs études. Cette proportion monte à 50 % pour les jeunes Autochtones vivant en communauté.

Le décrochage scolaire a été abordé et discuté par les jeunes lors de la consultation Destination 2030. Pour diminuer le taux de décrochage, on suggère ainsi d’augmenter le temps d’activité physique, d’accroître l’accès aux programmes avec une concentration sport et d’intégrer davantage d’activités manuelles au programme scolaire.

Dans l’ensemble du Québec, on constate que les causes du décrochage scolaire sont multiples et que c’est toute la communauté qui doit se mobiliser pour le combattre.

« Les activités parascolaires devraient prendre plus de place dans la vie étudiante. Dans bien des écoles, le budget n’est pas suffisant pour permettre de promouvoir les équipes sportives et les différents comités. C’est dommage, car les activités parascolaires permettent d’être plus équilibré. »  (Lydia, site Destination 2030, 14 septembre 2013).

« Quand on pratique un sport à l’école, cela nous motive dans nos études et il y est plus facile de réussir et de persévérer. Sans sport, l’école devient un fardeau pas un plaisir. »  (Jeune, Tournée de consultation, Capitale-Nationale, 12 octobre 2013).

« Les plus importants progrès en matière de persévérance scolaire se sont faits alors que tous les partenaires du milieu étaient réunis afin de trouver des solutions concrètes à ce phénomène. »  (Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec. Avis du RCJEQ. Septembre 2013, p. 52. Document déposé sur le site Destination 2030).

Des taux de décrochage scolaire plus élevés chez les garçons que chez les filles

Au Québec, le taux de diplomation au secondaire avant l’âge de 20 ans a progressé au cours des trente dernières années. Entre 1975-1976 et 2010-2011, il a connu une augmentation de 22 points de pourcentage, pour se situer à 75 %.

Il reste cependant des efforts considérables à fournir pour atteindre le seuil de 80 % que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport a fixé pour 2020.

Un écart qui persiste

L’écart entre le taux de diplomation et de qualification des garçons et celui des filles persiste dans toutes les régions du Québec.

En 2010-2011, le taux de diplomation atteignait 83,3 % chez les filles de moins de 20 ans, alors que chez les garçons, il s’établissait à 69,6 %. De même, une plus forte proportion de filles que de garçons obtiennent leur diplôme d’études secondaires dans le délai prévu de cinq ans (70 % comparativement à 56 %).

Les écarts statistiques entre les sexes s’observent également aux niveaux postsecondaires.

Les conséquences du décrochage scolaire chez les filles sont différentes des conséquences pour les garçons. On constate notamment un faible taux de raccrochage, notamment chez les jeunes mères, ainsi que des difficultés à se trouver un emploi bien rémunéré et de qualité acceptable.

Les initiatives gouvernementales

En matière de décrochage scolaire, l’objectif du gouvernement est clair : tous les jeunes doivent être capables de mener à bien un projet scolaire leur convenant, quelles que soient leurs aptitudes naturelles.

Ce projet doit leur permettre de progresser harmonieusement vers les étapes suivantes de leur développement personnel. Il doit correspondre à leurs aspirations et à leurs aptitudes.

Cette condition constitue une véritable clef pour s’assurer que les jeunes feront preuve de toute la persévérance souhaitée dans la mise en œuvre de leur projet. L’aboutissement du projet doit être marqué par l’obtention d’un premier diplôme, d’une première qualification ou d’une sanction postsecondaire.

Le gouvernement poursuivra la lutte contre le décrochage scolaire, et la future Politique jeunesse confirmera cet effort. Le gouvernement s’appuiera à cette fin sur différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

La première politique de lutte contre le décrochage scolaire

Le gouvernement finance déjà plusieurs programmes visant à encourager les jeunes à obtenir un premier diplôme ou une première qualification.

Le 5 novembre 2013, dans le cadre des Grandes rencontres sur la persévérance scolaire, la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Marie Malavoy, donnait le coup d’envoi à l’élaboration de la première politique nationale de lutte contre le décrochage scolaire. La future politique renforcera encore l’action gouvernementale, pour amener le maximum de jeunes à terminer leur scolarité avec l’obtention d’un premier diplôme ou d’une première qualification. Cette politique aura pour premier objectif d’accompagner les jeunes les plus vulnérables afin de réduire les écarts de réussite et de favoriser l’égalité des chances.

D’ici 2020, le gouvernement veut faire en sorte que deux élèves sur trois obtiennent leur premier diplôme dans les temps requis, que 80 % des élèves l’obtiennent avant l’âge de 20 ans et que le Québec devienne l’une des nations ayant le meilleur taux de diplomation secondaire dans le monde.

Pour contrer l’abandon scolaire, le gouvernement du Québec entend intensifier plus que jamais la mobilisation. Le décrochage n’est pas seulement un problème scolaire, mais un problème de société, et c’est dans la société et par ses membres qu’il pourra être résolu. De là, toute l’importance de renforcer la cohésion des acteurs du réseau scolaire, de la communauté, du milieu de l’emploi, de celui des affaires et des parents autour de valeurs et de principes communs visant à contrer le décrochage.

Un colloque sur la persévérance et la réussite scolaire chez les Premiers Peuples

En mars 2014 se tiendra un colloque pour mieux faire connaître les progrès, mais aussi les défis concernant la persévérance et la réussite chez les Premières Nations et les Inuits.

Les mesures mises en œuvre en faveur de l’éducation et de la formation des Autochtones

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport soutient les communautés autochtones dans leur désir de scolarisation, de persévérance scolaire ainsi que de formation professionnelle. Sans être une liste exhaustive des interventions en faveur des Autochtones, on trouvera ci-après un certain nombre de programmes méritant d’être mieux connus.

Réussite éducative des élèves autochtones

Cette mesure vise à permettre à un plus grand nombre d’élèves des Premières Nations d’acquérir un profil scolaire comparable à celui des élèves de l’école publique qu’ils fréquentent, par la consolidation de la langue d’enseignement et de la numéracie.

Projet pour contrer l’intimidation et la violence dans les milieux autochtones

Dans le cadre du dossier sur la violence et l'intimidation dans les écoles au Québec, le ministère a alloué une somme de 2 500 $ par école pour permettre aux 63 écoles en milieu autochtone d'élaborer et de mettre en œuvre des projets qui répondent à leurs besoins et leurs réalités.

Ce projet permet à plus de 14 000 élèves du primaire et du secondaire d'être sensibilisés au sujet.

Expo-sciences autochtone

L'Expo-sciences autochtone vise la persévérance et la réussite scolaires des élèves autochtones, par la promotion de la science et des technologies.

Programme d’aide aux devoirs

Le Programme d’aide aux devoirs est offert au Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec et permet à dix centres d’amitié autochtones, situés dans divers milieux urbains du Québec, d’offrir des services d’aide aux devoirs aux jeunes Autochtones du primaire et du secondaire qui sont inscrits dans les commissions scolaires du Québec.

Centre de formation professionnelle pour Autochtones dans les métiers de la construction

Le Centre de formation professionnelle pour Autochtones dans les métiers de la construction organise l’offre de formation professionnelle aux Premières Nations, en cohérence avec les besoins et les particularités culturelles, tout en offrant un suivi personnalisé des élèves.

Le Centre favorise la création de groupes-classes autochtones près des communautés, par la délocalisation de la formation, en collaboration avec les commissions scolaires. Le grand succès de ce programme a permis de diplômer plus de 190 personnes depuis sa création, en 2009.

Projet Racines

Le projet vise la persévérance scolaire des élèves autochtones de 9 à 16 ans, en valorisant l’appropriation de la culture autochtone au sein de l’enseignement et du milieu de vie.

Faire de l’école un environnement sain, sécuritaire et stimulant

Dans la future Politique jeunesse, le gouvernement visera donc à bâtir à l’école un milieu de vie stimulant, où les jeunes seront invités à vivre leurs passions et leurs rêves. Cette école offrira aux jeunes qui la fréquentent un environnement sain et sécuritaire; l’environnement le plus accueillant après la maison, une école où la violence est exclue et où l’intimidation et les stéréotypes sexuels sont proscrits.

Dans cette école lieu de vie, le gouvernement souhaite promouvoir et stimuler les gestes positifs, en apprenant aux jeunes à tisser des relations sociales harmonieuses et en apportant un soutien particulier aux plus vulnérables.

Cette école stimulante renforcera le sentiment d’appartenance des jeunes et leur attachement envers leur lieu d’apprentissage, ce qui constituera un moyen additionnel de lutte contre le décrochage scolaire.

3. Faire les meilleurs choix scolaires et professionnels

Une fois l’école secondaire terminée, les jeunes ont besoin d’aide pour s’orienter dans la bonne direction. Ils doivent effectuer le choix approprié, en trouvant le domaine qui valorisera leurs champs d’intérêt et leurs passions dans la suite de leurs études, comme dans leur future vie active.
Au Québec, ce choix s’effectue principalement au cégep et à l’université.

Le défi de la transition

Les jeunes sont confrontés au défi de la transition, qu’un certain nombre d’entre eux ont beaucoup de difficulté à relever.

  • Afin d’aider les jeunes à s’orienter dans la bonne direction, l’aide doit porter à la fois sur le choix d’un métier et sur l’accessibilité aux études pour les jeunes souhaitant aller aussi loin que possible dans le domaine qu’ils privilégient.
  • Il faut simultanément soutenir les jeunes durant leurs périodes de transition pour les jeunes se retrouvant en panne dans leur processus de formation et d’éducation et risquant ainsi de ne pas choisir la destinée qu’ils méritent.

3.1 Aider à choisir une carrière, maintenir l’accessibilité aux études

Le choix de la future profession, et donc de la formation pour la maîtriser, constitue une étape cruciale pour le jeune passant de l’école au collège, puis à l’université.

À long terme, c’est son avenir même que le jeune doit définir. À court terme, la définition par l’élève d’un projet professionnel qui lui convient constitue un facteur clé de motivation lors des études collégiales et universitaires ou pour une formation professionnelle.

Dès l’école secondaire, le besoin d’orientation professionnelle se fait sentir; et comme on l’a vu précédemment, les conseils sur l’orientation professionnelle constituent l’une des réponses efficaces contre le décrochage scolaire.

Disposer de la meilleure information possible

Pour effectuer les bons choix, il faut disposer de la meilleure information possible. Les possibilités se multiplient et il peut être difficile pour eux de faire un choix éclairé. Les jeunes Québécois ont beaucoup d’attentes à cet égard.

Plusieurs de ces attentes ont été présentées lors de la tournée régionale Destination 2030. Les jeunes connaissent mal les possibilités offertes sur le marché du travail ainsi que les nouveaux débouchés s’ouvrant dans les entreprises. Ils souhaitent bénéficier davantage d’opérations « portes ouvertes » et avoir accès à des stages leur permettant de mieux apprécier les réalités dont ils pourraient profiter.

« Les jeunes ne savent pas tous les métiers qui existent. Il devrait y avoir plus de professionnels en orientation vers des métiers. Avec un but dans la vie, les jeunes se motiveront pour les études. »  (Lauréline, 13 août 2013).
« Le gouvernement devrait encourager les entreprises à faire des journées porte ouverte, comme les écoles, y’a rien de mieux que de voir ce qui se passe pour vrai pour savoir si un métier nous intéresse. »  (La Maison Tangente, une auberge du cœur, 8 août 2013).

Le cybermentorat

Le cybermentorat permet les échanges entre des jeunes et des adultes exerçant une profession ou un métier. Les échanges entre les jeunes et les adultes se font par courriel.

Afin de faciliter le choix de carrière des jeunes du Québec, l’organisme de cybermentorat Academos amène les élèves en pleine phase d’exploration professionnelle à découvrir et à valoriser des métiers méconnus et à démystifier le monde du travail.

Ce programme est financé et administré par le Secrétariat à la jeunesse.

L’accessibilité aux études

Les jeunes souhaitant poursuivre leurs études doivent avoir accès aux différents cycles de formation, dans le domaine qu’ils ont choisi. La consultation Destination 2030 a confirmé l’importance que les jeunes Québécois accordent à l’accessibilité aux études.

On doit rappeler que la question de l’accessibilité aux études supérieures a été l’un des enjeux principaux des manifestations étudiantes, lors du « printemps érable ».

L’accessibilité aux études supérieures : le Sommet de février 2013

À la suite des événements du printemps 2012, et conformément à ses engagements, le gouvernement a organisé un Sommet sur l’enseignement supérieur à la fin du mois de février 2013. L’un des quatre thèmes du Sommet portait sur l’accessibilité et la participation aux études supérieures.

À l’issue du Sommet, le gouvernement a pris un ensemble de décisions visant à favoriser l’accessibilité financière aux études supérieures, soit :

  • l’annulation de la hausse de 82 % des droits de scolarité, décrétée par le précédent gouvernement;
  • l’augmentation du seuil de contribution parentale à 45 000 $ dans les paramètres du calcul de l’aide financière aux études, ce qui permettra de verser 263 millions de dollars supplémentaires en bourses aux étudiants de 2013-2014 à 2018-2019.

Le gouvernement a ainsi fait le choix de maintenir de faibles droits de scolarité, afin de ne pas compromettre l’accessibilité à l’enseignement supérieur.

L’une des idées importantes issues du Sommet est que la formation collégiale et universitaire contribue à outiller les jeunes en vue de l’exercice d’une profession ou d’un emploi, mais constitue également une formation à la pensée ayant une valeur indépendante en elle-même, essentielle à une communauté citoyenne informée, engagée, critique et responsable.

L’un des chantiers lancés à l’issue du Sommet avait pour mandat de proposer des bonifications de 25 millions de dollars à apporter à l’aide financière aux études. Le rapport de ce chantier a été rendu public(1), et sa mise en œuvre est en cours.

On doit rappeler qu’à l’occasion du Sommet, le gouvernement a confirmé un réinvestissement massif de près de 1,8 milliard de dollars, de 2012-2013 à 2018-2019.

(1)http://www.mesrst.gouv.qc.ca/fileadmin/administration/librairies/documents
/chantiers/rapport_chantier_AFE.pdf

La valorisation de la formation professionnelle : la poursuite des programmes existants

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport administre un programme de soutien financier visant à accroître l’accès des jeunes de moins de 20 ans à la formation professionnelle.

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport offre également des programmes d’orientation, comme Exploration de la formation professionnelle et Projet personnel d’orientation.

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, en collaboration avec le Secrétariat à la condition féminine, finance une campagne annuelle de valorisation des métiers et des professions de la formation professionnelle et technique offrant de bonnes perspectives d’emploi.

Ces programmes seront poursuivis en mettant l’accent sur les projets de concrétisation des apprentissages, sur l’alternance travail-études, sur les stages en milieu de travail et sur les services de mentorat et de cybermentorat.

Les initiatives gouvernementales

Dans le cadre de la future Politique jeunesse, le gouvernement interviendra pour aider les jeunes à choisir un métier ou pour rendre les études collégiales et universitaires encore plus accessibles. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

La Cité des métiers

La Cité des métiers est une initiative de la Conférence régionale des élus de Montréal. Le projet consiste à établir un lieu physique effectuant la promotion de métiers d’avenir et de métiers professionnels, techniques et scientifiques. La Cité des métiers diffuserait à cette fin de l’information, créerait des passerelles entre formateurs, employeurs et jeunes et proposerait des adaptations aux parcours scolaires. La Cité des métiers permettrait ainsi de faire découvrir toute une gamme de métiers aux jeunes, les aidant ainsi à choisir leur future orientation professionnelle.

Dans le cadre de la Politique jeunesse, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport financera une étude de faisabilité dès 2014, en collaboration avec les partenaires du milieu.

L’appui aux étudiants-chercheurs

La Politique nationale de la recherche et de l’innovation, lancée en octobre 2013, a consolidé l’appui apporté par le gouvernement aux étudiants-chercheurs.

La nouvelle politique gouvernementale comprend notamment des bonifications aux mesures suivantes, à compter de 2014-2015 :

  • Les bourses d’excellence en recherche des trois Fonds de recherche du Québec représenteront un soutien de plus de 42 millions de dollars par année, dont la plus grande partie continuera d’aller aux jeunes chercheurs.
  • Le soutien à la maturation technologique bénéficiera d’une enveloppe annuelle de 4 millions de dollars, permettant aux jeunes chercheurs de valoriser leurs résultats, dans certains cas grâce à des projets d’entrepreneuriat auxquels eux-mêmes participent.
  • Les bourses en milieu de pratique et le programme de stages Accélération Québec recevront un financement annuel de 7,9 millions de dollars. Ces bourses créeront des passerelles entre les étudiants-chercheurs issus des universités et les entreprises et organismes québécois, qui pourront utiliser leur savoir-faire et leur offrir une porte d’entrée sur le marché du travail.

3.2 Soutenir les jeunes durant leurs périodes de transition

Des périodes de transition difficiles à gérer

L’école secondaire, le collège puis l’université représentent des périodes de transition difficiles à gérer pour beaucoup de jeunes.

À l’heure actuelle, environ 200 000 jeunes de 15 à 29 ans sont absents à la fois de l’école et du marché du travail5. Certains de ces jeunes éprouvent le besoin de marquer des pauses entre deux étapes de leur cheminement, sans pour autant éprouver de difficultés particulières. D’autres jeunes sont bloqués de façon plus durable et n’avancent plus. Tous ces jeunes doivent recevoir l’appui nécessaire pour découvrir leurs aspirations et ainsi reprendre leur parcours scolaire ou professionnel.

La persévérance lors des études collégiales et universitaires a été soulevée lors du Sommet sur l’enseignement supérieur. Bien qu’ils soient plus nombreux aujourd’hui à entrer au cégep ou à l’université, les jeunes Québécois ne réussissent pas tous à mener leur projet d’études à terme.

En 2009-2010, le taux d’accès à l’enseignement collégial était de 60,9 %, mais on observait un taux d’obtention d’un diplôme d’études collégiales de seulement 39,9 %. Le même phénomène s’observait à l’université, avec des taux d’accès pour les trois cycles (baccalauréat, maîtrise, doctorat) de 44,2 %, de 12,9 % et de 3,2 %, mais des taux d’obtention du diplôme de 33,2 %, de 10 % et de 1,5 %, respectivement.

Les jeunes éloignés du marché du travail

Plus globalement, les difficultés vécues par les jeunes éloignés du marché du travail ont fait l’objet de plusieurs interventions lors de la consultation Destination 2030.

Ces jeunes ont été aux prises avec des difficultés d’apprentissage au cours de leur parcours scolaire. Ils sont confrontés à des problèmes de différentes natures, tels qu’un handicap physique ou mental, une santé mentale problématique ou la toxicomanie.

D’autres facteurs socioéconomiques ou ethnoculturels peuvent également jouer. C’est le cas des jeunes vivant en milieux défavorisés, des jeunes immigrants de première génération, des jeunes issus des minorités visibles ainsi que des jeunes Autochtones.

La réussite scolaire et l’insertion socioprofessionnelle de clientèles cibles méritent une attention particulière. De nombreux programmes ont été mis en place pour aider ces jeunes vulnérables. Le problème vient souvent du manque d’harmonisation entre les interventions des différents réseaux.

Les jeunes vulnérables

Ceux que l’on appelle les « jeunes vulnérables » ne constituent pas un groupe homogène. Ils proviennent de milieux socioéconomiques et culturels divers. Certains milieux, tels que ceux d’où proviennent les jeunes fréquentant les centres jeunesse notamment, sont plus à risque de vulnérabiliser les jeunes qui en sont issus.

L’environnement socioculturel et économique du milieu de vie dans lequel les jeunes vivent et évoluent exerce une grande influence sur leur santé et leur bien-être, souvent dès leur enfance.

Plusieurs ont des problèmes personnels ou familiaux importants, auxquels s’ajoutent des difficultés périphériques, telles que le logement, la santé ou l’employabilité. Le cumul de difficultés et d’obstacles qu’ils vivent et leur interrelation nécessitent des interventions multiples et variées tenant compte de leurs conditions de vie et de leurs besoins.

L’arrimage, la concertation et la continuité de services entre les différents acteurs communautaires et gouvernementaux constituent ainsi un enjeu majeur.

Une expérience à répéter : Porte ouverte sur l’avenir – Source des Monts

Porte ouverte sur l’avenir – Source des Monts est le résultat de la fusion, en octobre 2005, entre l’organisme La Source des Monts, situé à Saint-Jean-sur-Richelieu, et Porte ouverte sur l’avenir, situé à Chambly(1). Les deux organismes avaient déjà une mission d’insertion sociale et ont décidé de s’unir afin de former un nouvel organisme plus fort, dédié à la jeunesse.

La fusion est principalement due au passage de la clinique de consultations externes en réadaptation de personnes éprouvant des problèmes de toxicomanie et d’alcoolisme de La Source des Monts (organisme communautaire) au Centre de réadaptation en dépendance Le Virage (organisme du réseau de la santé et des services sociaux).

Les objectifs

Un des buts de l’organisme est de favoriser l’acquisition d’un éventail de compétences, de connaissances et d’expériences de travail pour favoriser le bien-être, l’autonomie fonctionnelle et la position de ces jeunes sur le marché du travail.

Porte ouverte sur l’avenir vise à favoriser la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté de personnes de 35 ans et moins. Une attention spéciale est accordée aux personnes présentant divers problèmes de dépendance, tels que la toxicomanie, l’alcoolisme, les médicaments et le jeu.

L’originalité de Porte ouverte sur l’avenir

Ce qui différencie Porte ouverte sur l’avenir des différentes maisons de jeunes, c’est qu’elle rassemble dans un seul endroit des services de santé (médecin et infirmière), de travail de rue, de travail social et de formation en emploi.

Cette concentration des services en un seul lieu encourage les jeunes à y venir pour obtenir des services.  

(1)  http://www.posasdm.org/Apropos.aspx

Les initiatives gouvernementales

Le gouvernement interviendra dans le cadre de la future Politique jeunesse pour soutenir les jeunes durant leurs périodes de transition. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés, ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

Un programme de service à la communauté dans les régions du Québec

Le gouvernement propose que la Politique jeunesse comprenne la mise en place d’un programme de service à la communauté dans les régions du Québec, à l’instar du service civique mis en place dans de nombreux pays développés. Ce programme s’adresserait prioritairement aux jeunes traversant une période de questionnement quant à leur choix de carrière. Un service de même nature existe en Allemagne, en Belgique, en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Le programme offrirait une expérience de vie stimulante et enrichissante. Il permettrait aux jeunes de développer leur sentiment d’appartenance au Québec et de mieux connaître d’autres régions du Québec que leur lieu d’origine, tout en favorisant leur développement personnel, social et professionnel.

À la fin de l’expérience de travail, les jeunes devraient s’engager dans une démarche d’orientation professionnelle, de scolarisation ou d’insertion en emploi.

Le service civique en France

Le service civique français a été créé sous sa forme actuelle en 2010.
Le service civique est un engagement volontaire au service de l'intérêt général, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme. Seuls comptent les savoir-être et la motivation.

Le service civique peut être effectué auprès d’associations, de collectivités territoriales (mairies, départements, régions) ou d’établissements publics (musées, collèges, lycées), sur une période de 6 à 12 mois, en France ou à l'étranger, pour une mission d'au moins 24 heures par semaine.

Le service civique est proposé dans neuf grands domaines, soit la culture et les loisirs, le développement international et l’action humanitaire, l’éducation pour tous, l’environnement, l’intervention d'urgence en cas de crise, la mémoire et la citoyenneté, la santé, la solidarité, le sport.

Le service civique comprend une indemnisation de 573 euros nets par mois. Un engagement de service civique est compatible avec une poursuite d'études ou un emploi à temps partiel.

Source : Agence du service civique (ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative).

S’orienter dans la bonne direction

Pendant la courte période se situant entre l’école et l’entrée dans la vie active, les jeunes ont des choix majeurs à effectuer; des choix qui dicteront en bonne partie leur vie future et qui sont légitimement des sources de stress.

Les jeunes seront soutenus et appuyés durant ces moments cruciaux.

Des efforts considérables sont déjà consentis pour aider les jeunes à choisir une carrière et pour leur rendre les études accessibles. Le gouvernement propose de nouvelles approches pour que les jeunes découvrent leurs aspirations, trouvent les domaines qui les motivent et s’orientent ainsi dans la direction, où ils pourront s’épanouir pleinement.

4. S’épanouir dans la vie active

À la fin de leur période d’éducation et de formation, les jeunes Québécois entrent dans la vie active avec l’objectif légitime de s’y épanouir.

Trois thèmes

La consultation régionale Destination 2030 leur a permis de formuler leurs multiples espoirs à cette fin. Les souhaits des jeunes entrant dans la vie active rejoignent trois thèmes essentiels :

  • Les jeunes veulent exercer un travail stimulant.
  • Ils font tout pour concilier le travail avec le souhait de fonder une famille.
  • Ils manifestent en même temps leur attachement à leur milieu ou à leur région et souhaitent y bâtir leur vie.

4.1 Exercer un travail stimulant

Une activité professionnelle valorisante et utile

L’épanouissement dans la vie active repose sur une activité professionnelle valorisante et utile. La situation du marché du travail s’est significativement améliorée pour les jeunes depuis la fin des années 1990. Malgré cette évolution favorable, certains projets professionnels peuvent être difficiles à réaliser.

L’entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est vu comme une source de travail stimulant, correspondant à l’épanouissement professionnel de plusieurs jeunes. Parmi les différents choix professionnels, le désir d’entreprendre semble en augmentation chez les jeunes Québécois. Selon l’indice entrepreneurial québécois 2013 de la Fondation de l’entrepreneurship, le taux d’intention de se lancer en affaires chez les jeunes Québécois de 18 à 34 ans atteignait 25 % en 2013, comparativement à 15 % pour la population totale.

Plusieurs jeunes ont cependant souligné les nombreuses difficultés auxquelles ils se butent au moment de se lancer en affaires.

  • Ils ont mentionné les problèmes pour trouver du financement, et cela, tant à l’étape du démarrage qu’à celui de la croissance de l’entreprise.
  • Ils ont également parlé de l’accès limité à un soutien technique, de la lourdeur administrative des démarches ainsi que du manque de souplesse de certains programmes d’aide et de la dispersion des organismes et des services de soutien aux entreprises.

Le gouvernement reconnaît l’importance de favoriser la promotion d’une culture entrepreneuriale. Une telle culture favoriserait la réponse à apporter au besoin d’une main-d’œuvre qualifiée et innovatrice. La culture entrepreneuriale valorise le développement de l’autonomie, la créativité, le sens des responsabilités et de la gestion, la solidarité et la persévérance.

La diversité des modèles entrepreneuriaux devrait également être valorisée, qu’il s’agisse du modèle de l’entreprise traditionnelle, des coopératives ou d’autres entreprises d’économie sociale ou encore du travail autonome.

Pour les jeunes participants à Destination 2030, l’émergence de la fibre entrepreneuriale passe par la réalisation de projets entrepreneuriaux en milieu scolaire. Ces derniers permettraient de donner un sens concret aux apprentissages académiques des élèves et, selon certaines données, contribueraient à des déterminants reconnus de la persévérance scolaire.

« Malgré des résultats probants, le développement de projets entrepreneuriaux en milieu scolaire n’est qu’au stade embryonnaire. Moins de 7 % des jeunes sur les bancs d’école sont impliqués dans des activités leur permettant de développer des valeurs entrepreneuriales. »  (Concours québécois en entrepreneuriat. Mémoire présenté dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle Politique jeunesse pour le Québec 2015-2030, 2013, p. 10. Document déposé sur le site Destination 2030).

La relève dans le secteur agricole

La relève dans le secteur agricole a été le sujet de nombreuses interventions lors de Destination 2030. Ces interventions reflètent les inquiétudes résultant de l’évolution actuellement observée.

  • Entre 1996 et 2011, le nombre d’exploitants agricoles âgés de 15 à 34 ans est passé de 10 755 à 4 775, soit une diminution de plus de 50 %.
  • Parmi l’ensemble des exploitants agricoles, la part des jeunes de 15 à 34 ans est passée de 20 % en 1996, à 11 % en 2011.

Les agriculteurs sont des entrepreneurs, et le métier d’agriculteur comporte un ensemble de difficultés expliquant cette évolution et fragilisant l’avenir.

Parmi ces difficultés, les participants à la consultation ont mentionné le prix des terres et des fermes, les longues journées de travail, les attentes des consommateurs quant à la standardisation des produits et les tensions avec les néo-ruraux et les touristes. Gérer une entreprise agricole nécessite d’importants investissements, en capitaux comme en travail. Les jeunes agriculteurs doivent de plus relever de nombreux défis, particulièrement au cours des premières années d’activité.

Tisser des liens à l’échelle internationale

Les jeunes sont sensibles aux bénéfices que l’on peut tirer de l’internationalisation des entreprises et de l’ouverture vers les marchés extérieurs. Les jeunes entrepreneurs souhaitent ainsi un soutien dans l’établissement d’entreprises au niveau international.

« [Il est important de] tisser des liens et des partenariats à l’international pour qu’un simple séjour d’études (qui est parfois assez difficile à réaliser) se concrétise et s’étende vers une collaboration à long terme (stage, emploi, ressource). »  (Site Destination 2030).

Les jeunes artistes et les travailleurs culturels

Les jeunes artistes et les travailleurs culturels doivent surmonter de très grandes difficultés s’ils veulent réaliser leur vie professionnelle dans le domaine qu’ils privilégient. Les jeunes artistes québécois vivent une grande précarité financière, malgré leur talent et la qualité de leur formation.

L’accès aux subventions est difficile pour les nouveaux venus, malgré le soutien apporté à la relève par le gouvernement. La formation en arts fournit peu d’outils pour s’insérer en emploi ou de formation pour gérer une entreprise.

« Il faut avoir une tête de cochon pour être artiste et accepter d’être pauvre! »  (Jeune, Tournée de consultation, Outaouais, 4 octobre 2013).

Les initiatives gouvernementales

La future Politique jeunesse comprendra plusieurs initiatives engagées en vue de permettre aux jeunes de réussir leur entrée dans la vie active. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur différentes mesures mises en place dans les ministères et organismes concernés, ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

Parmi ces mesures, une attention particulière devra être accordée aux jeunes artistes québécois.

Soutien à l’entrepreneuriat

Dans le cadre de la Politique industrielle, rendue publique le 10 octobre 2013, le gouvernement a annoncé la poursuite de l’appui apporté à l’entrepreneuriat.

Un budget additionnel de 47 millions de dollars a été accordé au soutien de l’entrepreneuriat au Québec. Ces sommes serviront notamment à poursuivre la mise en place d’un réseau d’écoles à projet entrepreneurial, à soutenir divers organismes d’aide à l’entrepreneuriat et à mettre en œuvre des plans d’action régionaux en entrepreneuriat.

Le soutien aux jeunes entrepreneurs visant les marchés hors Québec

Le nouveau plan de développement du commerce extérieur, rendu public le 28 octobre 2013, a pour objectif de favoriser l’émergence de 1 000 nouveaux exportateurs, d’ici cinq ans.

Afin d’y parvenir, le gouvernement offrira un appui particulier aux jeunes entrepreneurs dont l’objectif est de percer les marchés hors Québec. Ce soutien comprend notamment l’accès à des services spécialisés pour structurer la démarche, du coaching personnalisé ainsi que des séminaires sur les occasions d’affaires et les exigences réglementaires.


La relève entrepreneuriale dans le secteur bioalimentaire

Attirer une relève dynamique dans les secteurs de l’agriculture, des pêches commerciales et de la transformation alimentaire représentera un défi pour tous les acteurs du milieu au cours des prochaines années.

La Politique de souveraineté alimentaire, rendue publique en mai 2013, accorde une place de premier plan aux jeunes entrepreneurs du bioalimentaire, qui représentent l’avenir du secteur.

Vers des services intégrés à la relève

Le gouvernement a comme objectif d’assurer une continuité et une cohérence des actions gouvernementales auprès des jeunes, et ce, tout au long de leur démarche d’établissement.

Plusieurs initiatives sont déjà en place en vue de soutenir les jeunes dans leur projet de carrière, notamment :

  • les programmes d’appui financier à la relève agricole et dans le secteur de la capture, favorisant l’établissement des jeunes et valorisant l’acquisition d’une formation adéquate de la relève;
  • le Programme Levier, soutenant les jeunes en transformation alimentaire;
  • un service d’accompagnement de la relève;
  • le Fonds d’investissement pour la relève agricole, offrant des produits uniques pour le secteur.

4.2 Concilier le travail avec le souhait de fonder une famille

Pour de nombreux jeunes, l’épanouissement dans la vie active comprend de façon indissociable le choix d’une profession valorisante et la possibilité de fonder une famille.

De multiples suggestions

La conciliation entre le travail et les obligations d’une jeune famille a fait l’objet de multiples suggestions lors de la consultation Destination 2030. Le modèle traditionnel de la famille a évolué. Le partage des rôles entre les hommes et les femmes s’est transformé. Le monde du travail doit s’adapter à l’égalité hommes-femmes. Les hommes et les femmes ne doivent pas avoir à choisir entre la famille et le travail.

Les jeunes souhaitent que le gouvernement renforce les programmes, les mesures et les initiatives en faveur des jeunes familles.

Les recommandations s’adressent également aux entreprises, auxquelles il est demandé de proposer de nouveaux modes de travail plus flexibles.

« Nous considérons à tort que les jeunes vivent bien avec les nouveaux systèmes d’emploi erratique. Un emploi stable, un peu comme nos parents, aiderait grandement à la stabilité des jeunes familles. »  (Site Destination 2030).

« Il faut de l’ouverture de la part des employeurs pour mettre en place des mesures. Il faut les accompagner et les aider à démystifier cette conciliation. Il faut une bonne concertation entre les différents milieux pour arrimer les services (municipal, affaires, scolaire, service de garde, etc.). »  (Site Destination 2030).

Les initiatives gouvernementales

Plusieurs moyens sont déjà offerts aux jeunes pour faciliter la conciliation travail-famille. Le ministère de la Famille est le principal maître d’œuvre en la matière, notamment pour ce qui est du déploiement des services de garde éducatifs à contribution réduite.

La future Politique jeunesse comprendra des mesures visant à faciliter la conciliation travail-famille chez les jeunes. À cette fin, le gouvernement s’appuiera sur la création des 15 000 nouvelles places en services de garde déjà annoncées ainsi que sur les différentes initiatives mises en place dans les ministères et organismes concernés et au Secrétariat à la jeunesse.

Une offre de services de garde pour les parents étudiants

Le gouvernement propose que le ministère de la Famille développe, au cours des cinq prochaines années, cinq projets pilotes de services de garde pour les parents suivant des études.

L’objectif du gouvernement serait d’améliorer et de diversifier la prestation de services aux parents étudiants, afin de répondre à leurs besoins. Cette initiative consisterait à mettre sur pied une offre de services de garde comportant un horaire non usuel. La priorité serait accordée dans un premier temps aux milieux universitaires.

Reconduction des initiatives pour adapter les milieux de travail aux besoins des familles en matière de conciliation travail-famille

En 2009, le ministère de la Famille a instauré diverses actions en matière de conciliation travail-famille et a implanté un programme de soutien financier au milieu de travail, afin de favoriser la mise en place de solutions concrètes. Ce programme s’adresse également aux jeunes jouant un rôle de proche aidant auprès des membres vieillissants de leur famille.

Le programme permet aux entreprises d’être soutenues dans la planification, l’élaboration et l’implantation de pratiques et de mesures de conciliation travail-famille répondant à la fois aux besoins des employés et à ceux des employeurs. Ce programme sera reconduit pour les cinq prochaines années, et des améliorations y seront apportées pour accroître son impact.

4.3 S’installer dans son milieu ou dans sa région

L’attachement à son milieu

Lors de la tournée régionale Destination 2030, les jeunes ont souligné leur attachement à leur milieu et leur souhait d’y faire leur vie, même s’ils ont dû s’en éloigner pour suivre leurs études et compléter leur formation.

Ce retour vers le milieu d’origine suppose cependant que les jeunes aient accès à un emploi ainsi qu’à un ensemble de services jugés indispensables. L’accès au transport collectif représente l’un des services les plus souvent mentionnés par les participants à la consultation. Dans les municipalités rurales, souvent éloignées les unes des autres, il s’agit d’un enjeu majeur pour améliorer la qualité de vie des résidants.

« Les transports collectifs sont très peu développés ici. C’est un problème pour les jeunes puisqu’ils ne peuvent pas se déplacer de façon indépendante vers les points de services. »  (Jeunes du centre jeunesse de Magog, Estrie. 27 mai 2013).

La possibilité de participer à des activités culturelles et sportives a été également fréquemment mentionnée. De nombreux jeunes ont soulevé l’accès au logement, ceux-ci étant trop chers pour pouvoir accéder à la propriété dans les grands centres urbains ou trop rares dans les régions éloignées. Dans les régions, on a beaucoup insisté sur l’accès aux services éducatifs, considéré comme un enjeu majeur de la vitalisation régionale.

« Plus elles seront vivantes et dynamiques, plus les communautés permettront à des jeunes d’imaginer leur vie et de se réaliser pleinement. Redonner la place au cœur villageois est une autre démarche intéressante en ce sens. Revitaliser le centre des villages favorise la diminution des déplacements en automobile au profit de la marche, permet les échanges, favorise l’accueil des nouveaux arrivants et brise l’isolement. »  (Commission jeunesse du Bas-Saint-Laurent. Avis régional présenté par la Commission jeunesse du Bas-Saint-Laurent dans le cadre du renouvellement de la Politique jeunesse, septembre 2013, p. 3. Document déposé sur le site Destination 2030).

Le crédit d’impôt pour nouveaux diplômés travaillant dans une région-ressource éloignée

Le régime fiscal québécois accorde un crédit d’impôt non remboursable à un particulier nouvellement diplômé qui choisit de travailler dans une région-ressource éloignée admissible(1).

Le crédit d’impôt non remboursable pour les nouveaux diplômés travaillant dans une région-ressource éloignée représente une aide de 40 % du salaire admissible pour l’année et pouvant atteindre 3 000 $ par année, pour un montant cumulatif maximal de 8 000 $. À l’occasion du budget 2012-2013, le maximum cumulatif a été porté à 10 000 $ pour les diplômés de niveaux collégial et universitaire.

Le crédit d’impôt bénéficie annuellement à quelque 27 000 nouveaux diplômés. Pour l’année 2013, l’aide fiscale accordée pour cette mesure est estimée à 56 millions de dollars. Chaque année, il s’ajoute près de 8 000 nouveaux diplômés choisissant de demeurer en région.

Une mesure qui favorise la rétention des jeunes en région

Le crédit d’impôt a pour but d’inciter les jeunes diplômés à demeurer ou à se rendre dans une région éloignée pour acquérir une première expérience de travail dans leur domaine de spécialisation, ce qui favorise la rétention des jeunes diplômés dans les régions-ressources éloignées.

Près de 85 % des diplômés bénéficiant du crédit d’impôt choisissent de demeurer dans une région éloignée après une première année. Après trois ans, ce sont près de 65 % des diplômés bénéficiaires du crédit d’impôt qui résident toujours dans une région éloignée admissible.

(1) Pour l’application de ce crédit d’impôt, les régions administratives du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec, de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les MRC d’Antoine-Labelle, de la Vallée-de-la-Gatineau, de Pontiac et de Mékinac et l’agglomération de La Tuque constituent les régions-ressources éloignées.

Les initiatives gouvernementales

La future Politique jeunesse encouragera les jeunes à s’installer dans leur milieu ou dans leur région. Le gouvernement s’appuiera à cette fin sur différentes mesures mises en place dans les ministères et organismes concernés ainsi qu’au Secrétariat à la jeunesse.

La Politique nationale de la ruralité : plusieurs mesures visant à soutenir la vitalité des régions

La Politique nationale de la ruralité 2014-2024 réserve une place importante à la jeunesse, afin d’assurer l’avenir des communautés rurales du Québec.

La Politique nationale de la ruralité comprend ainsi des initiatives concernant la participation citoyenne des jeunes dans leur communauté, l’accueil des nouveaux arrivants dans les communautés rurales et l’implication des jeunes dans des projets intergénérationnels. Les jeunes ont un siège réservé dans chacun des comités de suivi des pactes ruraux. Ces comités sont associés au choix des grandes orientations et des projets soutenus ainsi qu’à leur suivi.

La Stratégie de mobilité durable

Le gouvernement rendra prochainement publique la Stratégie nationale de mobilité durable, dans laquelle des soutiens seront apportés au transport collectif dans les régions.

Le gouvernement y confirmera l’importance qu’il accorde au transport collectif. La nouvelle Stratégie permettra d’améliorer la mobilité des personnes, en milieu urbain comme en milieu rural.

La Politique nationale de la ruralité

Si la population rurale croît autour des agglomérations urbaines, son poids démographique global diminue. Le gouvernement veut continuer d’agir pour rendre les territoires ruraux attractifs pour ce qui est de l’emploi, comme de la qualité de la vie.

Avec la Politique nationale de la ruralité 2014-2024, le gouvernement renforce son appui au développement des communautés rurales et renouvelle les façons de faire. La Politique nationale de la ruralité 2014-2024 est dotée d’une enveloppe de 470 millions de dollars sur dix ans, dont l’affectation est modulée en fonction des besoins des milieux.

La Politique nationale de la ruralité en bref

La Politique nationale de la ruralité 2014-2024 comprend les initiatives suivantes :

  • mise en place de l’approche intersectorielle à l’échelle de chaque MRC pour plus de synergie et de cohérence entre les partenaires des milieux;
  • des ressources de 340 millions de dollars sur dix ans pour le renouvellement des pactes ruraux avec les MRC;
  • des ressources de 63,5 millions de dollars sur dix ans pour des « pactes plus » affectés à la mise en œuvre, à l’échelle de chaque MRC en territoire rural, de projets novateurs et structurants découlant d’expériences positives menées par les laboratoires ruraux et les groupes de travail de la précédente politique;
  • des ressources de 49 millions de dollars pour le renforcement du réseau des agents de développement rural, dont le nombre passera de 136 à 155 et qui comprendra une brigade particulière d’agents de développement affectés aux milieux à revitaliser;
  • du savoir-faire et des outils mis à la disposition des milieux par le gouvernement avec :
    • une nouvelle plateforme numérique d’échange,
    • le développement et le transfert de connaissances,
    • un outil permettant à chaque communauté de mesurer sa vitalité sociale et d’agir pour la stimuler;
  • une gouvernance concertée avec le Comité des partenaires de la ruralité, à laquelle est invité l’adjoint parlementaire à la première ministre (volet jeunesse). Cette gouvernance comprend :
    • le suivi et le soutien à la mise en œuvre de la Politique et à la promotion de la ruralité,
    • le soutien financier à Solidarité rurale du Québec comme instance-conseil du gouvernement.

La Tournée du « vaccin étudiant » : une dose d’appartenance à sa région

La Commission jeunesse Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine a mis en œuvre le projet de Tournée régionale du « vaccin étudiant » dans les écoles de la région. Pour sa cinquième année, 700 élèves de 5e secondaire de douze écoles de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ont été invités à se faire « injecter une dose d’appartenance à leur région ».

Depuis le début de cette initiative, 3 800 jeunes Gaspésiens et Madelinots ont été sensibilisés à l’importance de leur établissement en région après leurs études.

Menée sous le thème J’ai ma région tatouée dans l’front, la tournée a proposé un concept alliant le théâtre, la musique et la vidéo autour d’un message commun, soit celui que les finissants ont un avenir en région.

L’activité présentée dans chaque école se termine par un processus fictif de vaccination, véritable geste symbolique. Les élèves reçoivent un porte-cartes faisant la promotion du portail jeunesse qui contient la carte professionnelle de leur agent de migration. Ensuite, ils sont estampillés d’une étoile. Chaque activité est supervisée par l’agente de migration de Place aux jeunes de la MRC visitée.

Le programme s’inscrit dans le volet « prévention » de Cap sur l’avenir 2009-2012, la stratégie visant le retour, l’établissement et la rétention d’une jeune main-d’œuvre qualifiée.

Des priorités de vie à réaliser concurremment, pour s’épanouir une fois adulte

Lors de la consultation Destination 2030, les jeunes ont clairement indiqué leurs priorités pour leur future vie active. Ils veulent à la fois réussir leur vie professionnelle, concilier cette réussite avec le souhait de fonder une famille et s’impliquer dans leur milieu et leur communauté.

La future Politique jeunesse fera de la réponse à ce défi l’une de ses principales orientations.

L’entrée réussie des jeunes dans la vie active est un projet collectif interpellant l’ensemble des Québécois.

1 Selon l’Enquête sur la population active, 2012, de Statistique Canada. Il s’agit de jeunes qui n’occupent pas de travail rémunéré et qui ne sont inscrits dans aucun établissement d’enseignement.